15 octobre 2008
09 octobre 2008
Soleil liquide
29 septembre 2008
19 septembre 2008
Détour
15 septembre 2008
Un moment sous la pluie
14 septembre 2008
Le retour du branleux
Grisaillerie
11 septembre 2008
Pause
Bourdonnements et tourbillons de moucherons affamés frôlant la périphérie de l'âme, faisant se tendre les poils d'éther à la surface de mon corps. Je sens la tension du mouvement qui veut se perpétuer, qui me veut avec lui dans sa danse, qui a besoin que j'y participe... sinon il n'est rien.
Rien car, s'en est la preuve, les yeux amarrés aux plus grands maîtres qui soient, les géants de la lenteur, les arbres baignés de lumière, la renaissance m'envahit. Mon cœur bat sous l'écorce, il y est plongé vivant. Les racines me poussent, creusent l'âme du monde jusqu'à son plus caché, inavoué, les calmes couches n'appartenant à personne. Disparaissent ainsi les spasmes du faire. Les vagues déferlentes peuvent bien s'abattrent pour m'emporter, elles se butent à un banc de pierre d'autant plus solide que j'y suis ancré. L'œil du cyclone.
Sortir du mouvement est un art d'abandon, un abandon si simple mais qui requière la volonté de mourir à soi-même, fermer la porte au nez de celui qui croit être ce qu'il fait.
10 septembre 2008
Surdose
03 septembre 2008
Jours de soleil
Les parcs baignés de soleil me donnent des frissons. Des frissons de bien-être. Les grands arbres aux teintes de verts si éclatés de lumière, la brise tiède qui les fait marmonner de vagues récits d'une langue étrangère que l'on comprendrait si l'on écoutait bien, les gens installés dans son sein qui s'affairent à se trouver des fils de discussions ou des bricoles sur quoi faire joujou. J'aime l'ombre et son herbe si fraîche et son mouvement qui tend toujours à nous fuir, comme si le soleil amoureux de notre chair fragile se vouait à nous embraser où que nous tentions de nous cacher. Ces jours ensoleillés sont bénis. Ce sont ces quelques oasis de tiédeur, de lumière, de parfums aériens emplis de vie, qui me font survivre tout le reste de l'année.
Je suis sur un banc. Christian Bobin illumine la noirceur de la lumière de la mort de sa femme. Il nous dit que la vie est dure... Sûrement est-ce aisé de convaincre le commun des mortels autre que moi, j'ai du mal à le lire. J'aimerais pouvoir accepter ce fait. La réalité c'est que j'ai commencé ma vie en croyant que tout était si merveilleux, la vie je t'aime, écrivai-je avec une branche dans la neige ou dans le sable pendant les années de mon enfance et de mon adolescence. Puis sont venues les expériences. Celles que l'on oublie parce qu'on le veut bien mais qui ne nous quittent vraiment jamais. Celles qui nous donne l'impression d'être plus sage mais qui plutôt nous crispent, nous coupent de cette innocence, celle de l'oiseau, de l'idiot du village ou du chat devant le trou de la souris qu'il guette. Cette simplicité du coeur, je la retrouve lorsqu'une branche enivrée de soleil laisse filtrer de ses feuilles abandonnées un rayon bienveillant. M'a-t-elle donc quitté qu'une seule fois déjà? Non, elle est toujours là, cette fraîcheur, cachée sous les duvets des années, des moments de perdition. Elle est là qui guette, qui attend, comme la souris défiant le chat de l'autre côté de sa vie.
28 août 2008
Strange, le monde est strange
25 août 2008
Un premier amour
22 août 2008
18 août 2008
Ça s'arrose!
12 août 2008
06 août 2008
31 juillet 2008
22 juillet 2008
19 juillet 2008
16 juillet 2008
Impressions de voyage (4ème et dernière partie)
- Théiers abîmés par la récolte mécanique, ça me fait mal au coeur de les voir ainsi: désir de ne plus boire de thé japonais;
- Bestiole se camouflant dans un petit tube d'écorces qu'elle s'est confectionné pour manger les feuilles en toute quiétude;
- Beuverie de saké avec Hugo dans la chambre d'hotel, confidences spontanées;
- Plusieurs restaurants avec de bons trucs et bien des choses prisées par les Japonais mais douteuses pour nous: Friture d'intestins de boeuf dans leur sauce, le natto (horrible: fèves de soja fermentées et gluantes, plus près d'après moi de la texture/parfum d'un compost jeune en plein été et l'intérieur d'une couche de nourrisson!), tripes amères de moules de couleur vert fluo, calamar cru (j'ai vraiment cru falloir rejeter!), entrailles d'un poisson gisant à leurs côtés, et sûrement maints autres que mon inconscient a tenté d'oublier...!;
- Maisons avec plus de désordre que je ne l'aurais cru: plus aucun remords ou complexes par rapport à l'esthétique et l'ordre zen que j'imaginais les Japonais pratiquer dans leurs demeures;
- Des graines de théiers récoltées sur un vieux sage de 350 ans, ancêtre des futurs premiers théiers québécois (ah! le réchauffement climatique pourra peut-être me permettre de faire une récolte à mes vieux jours!);
- Visite d'un Pachenko lounge: hallucinant, genre de casino abrutissant où les joueurs sont à des genres de machines à sous où ils font tomber, d'une manière passive, des centaines de petites billes de métal sur un fond troué où un écran se trouvant au fond visionne des soaps d'amour japonais ultra kitch... apparemment que des hommes dépensent leur salaire à aller "décrocher de leur quotidien" à ces endroits où le bruit est le pire que j'ai entendu à vie, une vraie transe électrique...;
- Arcade de jeux vidéo: Hugo, Pierre et moi sommes allé dans ces grands photomatons (3 mètres sur 3 mètres) possédant des échelles et barres horizontales pour se suspendre: les 6 viseurs s'illuminent en alternance pour prendre des images dans toutes les directions, bien sûr accompagné d'une musique techno vraiment intense. Photos mémorables;
- Quincaillerie nippone: Mon Dieu! Que de beaux trucs pour la cuisine: râpes, brosses, tetsubins, éponges, pinces, brûleurs, couteaux...;
- Marché du thé à Shizuoka: une journée où les banchas de printemps étaient marchandés. Il fallait porter des casquettes de stagiaires, les autres avaient des bleues (acheteurs), vertes (producteurs) et jaunes (employés/arbitres).
- Visite chez notre fournisseur de théières kyusu: Tellement, tellement de théières!!! Tellement que plus rien n'avait l'air spécial, même celles de potier, tant c'était la jungle des modèles. Je ne regrette pas de ne m'en avoir point acheté, mais j'ai craqué pour une tetsubin forgée par une toute petit fonderie artisanale du nord de Tokyo;
- Et pas de salons de thé, mais des Café Starbucks partout! ...presque à tous les coins des grands boulevards;
10 juillet 2008
Le baiser
Humer sa tiédeur, son âme. S'emplir soi-même de paysages, les laisser vivre au fond de son ventre, les laisser partir. Parce que le thé nécessite qu'on le laisse passer. Il est de la catégorie des oiseaux ou des papillons, de ceux qui meurent si l'on tente de les emprisonner.
Impressions de fête. La première vague. Une marée timide qui s'avance, ressac après ressac, jusqu'à ma lèvre. Un baiser délicieux. J'ai toujours aimé les baisers. Je trouve que c'est le moment le plus fort. Celui où les attentes n'attendent plus, où l'union de deux êtres qui ne s'attendent plus se retrouvent ouverts et comblés. Le bonheur est là lorsqu'on ne l'attends plus. Et c'est peut-être pour cela que j'aime tant le thé (embrasser les tasses de thé!). À chaque infusion, la surprise du premier baiser. La douceur, la texture, le goût, la vigueur et enfin, l'expérience.
L'expérience de ceux et celles qui l'ont élevé et conditionné, de ceux qui l'ont rencontré et prisé, pour enfin arriver jusqu'à nous, là, ouverte, présente. Les lèvres tendues, dans l'attente sans attente du baiser, on oublie trop souvent que ce qui effleurera notre bouche à tout moment, est né de l'expérience de bien des êtres. Nous ne sommes jamais les premiers et c'est très bien ainsi. Et à chaque fois c'est différent. C'est ce qui est merveilleux. Pendant que l'union s'effectue, dans la danse fluide de la langue et des saveurs, du palais et des arômes volatils, du coeur et de l'âme du thé, l'écoute s'impose. Un silence, celui du premier baiser. Un silence plein.
Et c'est dès que ce silence s'éteint, avec les premières pensées qui sont là à ce croire plus intelligentes que ce qui est, que l'expérience simple et authentique se termine. Un baiser en pensant n'est jamais vraiment bon. Une tasse de thé non plus. Et j'ai maintenant mon dire que toute expérience où ma tête mène le jeu n'est qu'une expérience médiocre manquant de la spontanéité que l'on attribut aux enfants (et comme la vie était douce et bonne alors, lorsque le temps passait beaucoup moins vite que maintenant...!). Le thé et l'humilité ne devraient faire qu'un. Le coeur simple n'est pas sous l'emprise du savoir et de la connaissance. Il est, tout simplement. Comme ce liquide merveilleux au fond de ma tasse.