23 février 2008

«Le Soleil a rendez-vous avec la Lune...

...mais la Lune n'est pas là et le Soleil attend...». Cette semaine il y a eu une éclipse lunaire, ils se sont retrouvés. Je l'ai manqué en grande partie, je travaillais au salon de thé jusqu'à tard ce soir là. J'ai été surpris qu'en pleine ville, où on est d'habitude si déconnectés de la nature et de ses rythmes, tant de clients parlaient de l'événement extra-terrestre qui allait se produire au cours de la soirée.

À défaut d'avoir pu apprécier le meeting superposé de ces deux boules flottant dans l'Univers, je me suis enivré ce matin d'un thé noir que j'adore (pratiquement le seul d'ailleurs, mis à part le Yunnan Dian Hong Gong Fu et certains Darjeeling de première récolte -qui ne sont pas vraiment des thés noirs en fait...-): le Sun Moon Lake, thé de Taiwan cultivé près de ce lac superbe en pleine montagne et qui lui donne son nom.

photo par Jeff Epp, Creative Commons

Croisement entre un théier de variété assamica et un cultivar servant originairement pour les wulong taiwannais (Jin Shuan si je ne me trompe pas...), ce thé aux tannins puissants possède une finesse aromatique remarquable: notes de thés des bois (Gaultheria procumbens),  de menthe, de pruneau, de malt d'orge, de feuilles de tomates et de mélasse. La texture est épaisse et grasse, suave et gouleyante. Préparé à l'aide de Parfaite Lumière, mon amante délicieuse, ce thé s'est révélé encore plus parfumé, plein en bouche, soyeux et sucré qu'à l'habitude avec le zhong. 

Les grandes feuilles sont généreuses, donnant plusieurs infusions (j'en ai fait 9 à partir de 5 grammes de feuilles sèches) qui sont tout de même restées assez soutenues jusqu'à la toute fin où les éléments subtils s'étaient épuisés et où les tannins de l'assamica commençaient à offrir une liqueur un peu plus à l'image d'un bon thé de Ceylan. Les premières infusions donnaient à la tasse à sentir des arômes de Bao Zhong vieilli, des parfums de miel de châtaignier bien lourd. Cette année, le Sun Moon Lake est particulièrement délicieux. Personnellement, je recommande ce thé à quiconque n'a rien contre les thés noirs et qui ne l'a jamais essayé.

Je suis frappé à quel point l'argent confère une lumière éclatante même à un thé aussi tannique. Vraiment superbe. Parfaite Lumière m'étonne à chaque dégustation...

18 février 2008

Moment précieux d'une journée d'hiver qui ne semble pas vouloir en finir. Quoi de mieux qu'une bonne vieille galette de la première année du XXIème siècle pour célébrer cet instant, infusé à l'aide de ma fine théière en zhuni...
 
Mais... Euh... c'est vrai que ma zhuni n'est pas une zhuni et que ma galette de 6 ans d'âge n'a sûrement pas 6 ans d'âge! Les tatamis sur lesquels je suis assis sont japonais mais ont été réellement fabriqués en Corée, que ma table semble en ébène mais est en vulgaire pin blanc, que mon eau filtrée est d'un filtre Brita passablement vieux, que l'air que je respire est celui de Montréal et non celui des collines de bambous de Anji... Pfff! 

Vous savez quoi? J'm'en fout! Tant qu'à révéler ce qu'on ne sait pas, ce qu'on sait et ce qu'on ne saura jamais, je vous dis tout! Juste avant de tremper mes lèvres dans ce millésime incertain infusé dans mon "truc en terre", je venais juste d'avaler la dernière bouchée d'un cookie que ma mère m'avait préparé lors de ma dernière visite chez elle (Hum... c'est vrai que je ne l'ai pas vu les cuisiner, peut-être sont-ils des faux?!!). Eh bien, le mélange était délicieux. En prenant cette dégustation très au sérieux pourtant, j'écoute non pas les sonates de J.S. Bach mais bien du Buddha Bar loungy-machin-truc parce que c'est zennnn. Et pis je ne suis pas en tenue de rituel: un pyjama que Klémentine m'a fabriqué et des chaussons en laine synthétique que la grand-mère à mon ex-copine m'avait soigneusement tricoté arbore le corps du Maître de thé que je suis. Un peu de respect...


Merci quand même à Mathieu pour avoir fait péter des concepts mais surtout pour m'avoir fait connaître The Leaf, merci à Philippe d'avoir passé au-dessus de l'envie de fermer définitivement son blog et... merci à ma mère pour les biscuits délicieux! 


En passant, voici un vrai lien vers un faux article qui est probablement un mensonge, mais bon, tant qu'à lire quelque chose, ça semble intéressant:

15 février 2008


Les récents événements qui ont troublé la blogosphère francophone du thé me laissent songeur. Étant avant tout un fervent amateur de notre liqueur sacrée, je ressens beaucoup de tristesse à l'idée de voir d'autres passionnés être castrés dans leur démarche sur cette Voie simplement par des combats de concepts. Le thé est pour moi symbole de partage, d'ouverture, de simplicité, d'harmonie... Vous direz que je suis rêveur et qu'il ne cessera pas, tant que l'humanité existe, d'y avoir des conflits et des prises de tête même sur des sujets aussi beaux. Je crois qu'il est bon de se rappeler pourquoi nous aimons le thé, pourquoi il nous inspire tant. Le laisser venir nous enivrer, et puis, le laisser partir. 

04 février 2008

Taïwan here I come!


C'est maintenant confirmé, je pars ce printemps avec Hugo, un de mes patrons, pour Taïwan et le Japon afin d'aller y choisir et acheter les thés dans notre tournée annuelle chez nos producteurs. D'une durée de trois semaines, dont deux à Taiwan uniquement, ce voyage sera pour moi une première expérience en Asie. Je suis vraiment impatient de voir les régions productrices, les jardins, rencontrer les artisans, goûter les thés et les sélectionner. Les producteurs sont apparemment très accueillants, les paysages magnifiques, les moments magiques. 

photo par autan (creative commons)

À mon grand plaisir, nous suivrons une formation de 2 jours avec un spécialiste-collectionneur de vieux pu erh. De plus, j'aurai sûrement la chance de rencontrer Stéphane de Tea Masters lors de notre passage à Taipei, ce qui sera pour moi un grand honneur. Je compte prendre plusieurs photos et tenir un carnet de route, vous pourrez ainsi suivre de loin cette aventure. 

photo par Greentrench (creative commons)

photo par andrekw (creative commons)