29 décembre 2007

Bonne année à vous tous!


post-dégustation, première mise en ligne par Sacha-san.

Je vous souhaite une année remplie de dégustations merveilleuses, de découvertes inspirantes et beaucoup de plaisir avec vos êtres chers (et vos théières!). Que l'année 2008 nous apporte des galettes encore meilleures! À bientôt!

26 décembre 2007

Le Zhong heureux


Zhong peint à la main, première mise en ligne par Sacha-san.

On m’a suggéré de rebaptiser mon blog « le zhong encroûté »… Il est vrai qu’après plus d’un mois d’absence, on pourrait croire que le thé a tout simplement quitté ma vie, mais au contraire, il y est encore plus présent que jamais. J’ai tout simplement eu le désir de passer moins de temps face à un clavier d’ordinateur et un peu plus devant ma nouvelle table à thé que je viens de fabriquer.


J’ai imbibé mon corps et mon esprit de liqueurs merveilleusement parfumées, pratiqué maintes expériences, phantasmes qui au cours du voyage me tenaient parfois éveillé en pleine nuit. Disons que j’ai repris le temps perdu… au centuple! Aussi, je renommerais plutôt volontiers mon blog « le zhong comblé ».

Mon retour au Camellia Sinensis fut des plus rapides, dès mon arrivée de voyage. Ce fut avec un plaisir immense que je retrouvai une équipe encore plus passionnée pour le thé (avec surtout un nouveau vent d’appréciation pour le Pu-erh qui était loin d’être aussi populaire il y a de cela moins d’une demie année), que nous organisons entre collègues des dégustations hors des heures de boulot, que nous échangeons de plus en plus nos expériences quotidiennes d’infusion et de dégustation. La tornade de consommation du temps des fêtes nous a quelque peu ralenti dans nos découvertes de groupe, mais nous pourrons recommencer nos rencontres à partir de janvier.

Philippe de La Galette de thé et Stéphane de Tea Masters écrivaient sur leurs blogs respectifs, il y a quelques semaines de cela, au sujet de la cuisson de certains wulongs de Taiwan, notamment du Tung Ting. Une récente découverte pour moi fut de cuire moi-même quelques-uns de mes wulongs que j’avais conservés de mon mieux depuis le printemps mais qui semblaient quelque peu éteints (on le sait bien, habituellement, moins de deux semaines après avoir ouvert l’emballage « sous-vide » de wulongs peu oxydés, on peut s’apercevoir que leur fraîcheur nous quitte déjà…). Le four électrique à wulong qu’Hugo a rapporté de Taïwan au cours d’un de ces voyages m’a permis de faire quelques expériences de température et de durée, de 80C à 100C, d’une heure et demie à 14 heures selon les thés. Yu Shan, Li Shan, Shan Linhsi, Ali Shan, tous ressuscités! Et avec en plus des notes réchauffantes, pour la saison froide, de biscuits ou encore de miel d’automne par exemple. Je vais pouvoir cesser de me presser pour boire mes wulongs, de crainte qu’ils s’épuisent rapidement. J’ai tout de même eu des ratées dans le lot de mes tentatives : Un Li Shan du printemps 2006 que j’ai cuit un peu trop, que j’ai emporté au-delà de ses limites… ma mère se fait cependant un plaisir de le boire! Et puis un vieux Qi Lan que je m’étais procuré avant même mes débuts à la maison de thé (sûrement de 2003) et qui, malgré le défibrillateur pour le ranimer, avait déjà passé la limite de son âge!


Pour les Pu-erh, je viens tout juste de mettre la main sur quelques boîtes en terre pouvant contenir de trois à quatre galettes de grande taille (la YiWu 2003 de 500g de TM entre aisément) chez un petit importateur de théières de Yixing qui se rend en Chine à chaque année. D’ailleurs, il m’a aussi donné la chance de me procurer quelques galettes de ce très bon Pu-erh sheng de 2006 qui pour son prix gentil me donne beaucoup de plaisir. Un fruité qui me rappelle la Feng Qing 2003 mais en plus vert bien évidemment. Montagne? Mystère. Factory? Aucune idée… C’est le goût qui compte! Et puis un certain Cha Qi est présent. J’aime l’inconnu (jusqu’à un certain degré!).

19 novembre 2007

Déballage


"Petite duanni, ne t'inquiètes pas... si tu émerges enfin de ces cartons qui n'en finissent plus, c'est bien afin de célébrer avec moi, même parmi ce chaos, les briques de 2000 de Stéphane."

J'arrive enfin à vous écrire quelques lignes avant de retourner au travail. J'ai du mal à trouver du temps afin de m'installer dans mon nouvel appartement mais l'essentiel est maintenant à portée de main: bouilloire, zhong, quelques théières, ouvre-boîte, assiette (1)...! Il va sans dire que je me suis rapidement repris pour tous ces jours outre-mer sans la moindre goutte de thé.

Pour ceux à qui ça intéresse, je vais résumer rapidement le reste de nos péripéties en France:


Donc, après avoir été complètement fanés par notre aventure italienne, nous sommes montés en Savoie dans un petit village savoyard (Bellentre) afin de se reposer dans un gîte rural pendant deux semaines (grâce aux tarifs de basse-saison, je dois l'avouer). Klémentine et moi avons pu retrouver notre rythme au quotidien, se préparer des repas sains comme nous en sentions le besoin, dormir (beaucoup), faire du yoga, marcher sur les petits chemins, lire sur la terrasse face au sud. La belle vie dans un cadre pur et enchanteur...



Comme toute bonne chose a une fin, est venu le moment de retourner sur une ferme de l'association WWOOF qui, en échange de quelques heures de bénévolat par jour, nous offre le gîte et le couvert. C'est dans la Drôme que nos hôtes eurent la gentillesse de nous recevoir. Deux semaines à dormir dans une superbe yourte, installée en plein milieu du jardin bio de ce gîte à la ferme qui produit aussi du miel, des légumes et, surtout, sert de preuve tangible "qu'une maison entièrement conçue avec des matériaux écologiques et alimentée par des énergies renouvelables (solaire, éolienne, eau de pluie, etc...) est tout à fait réalisable". Belles discussions et échanges épanouissants, travail intéressant au jardin pour ma part, à la cuisine surtout pour Klémentine.







Pour la dernière semaine...? Ah! J'ai tellement aimé le concept du gîte rural et avec les bidoux qui nous restaient, nous nous sommes payé un super logis en Provence près de Carpentras, encore dans un petit village typique (Bedoin), pour profiter des derniers moments d'un automne au soleil ( nos parents nous avaient prévenus: il faisait déjà moins de 5 degrés à Montréal!). Même histoire: repos, miam miam, etc... La dame très gentille à qui appartenait ce gîte était un amour. Elle nous appréciait beaucoup, nous a fait goûter à plein de trucs locaux, nous apportait du raisin muscat de sa vigne presqu'à tous les soirs, nous a offert les 3 dernière nuits gratuitement... Et puis, il y avait les parties du mondial de rugby! Moi qui n'a pas la télé à la maison, je me suis vraiment régalé! Ça ne m'a tout de même pas empêché de passer des heures entières au soleil chaudasse venant nous caresser et nous donner la dose nécessaire d'énergie pour ensuite passer l'hiver canadien grisounet.



À un moment, nous avons cru avoir la chance d'aller faire une visite à Guillaume (Tamaryo) à Toulon mais, le voyage bohêmien étant ce qu'il est (et surtout à deux!), je n'ai pu réaliser ce désir.

Voilà! En gros, je pense que tout y est... La boucle est fermée, la tasse est remplie, tout l'monde est heureux!

09 novembre 2007

Retour au bercail...


...C'est avec un plaisir immense que je retrouve un toit et un clavier afin de vous rejoindre. Tant de choses se sont passées depuis mon dernier article... je pourrais vous raconter des pages et des pages d'aventures mais, en toute franchise, j'en reviens tout simplement à la tasse de thé que je porte à mes lèvres en vous écrivant: tout l'univers y est contenu, je suis comblé, ce voyage vaut bien toutes les escapades du monde.

13 septembre 2007

De retour en France, eh oui déjà, notre périple en Italie fut plus bref que prévu. L'endroit où nous avons été reçus était très typique de la région, oliviers, vignes, jardins, ânes et chevaux... c'était un site de rêve pour quiconque veut se frôler aux beautés toscanes. Cet endroit aurait pu être paradisiaque si... Ce sont nos hôtes qui nous ont boulversés par leur froideur. J'ai passé des jours entiers, seul, à tailler des gourmands d'oliviers (je n'en pouvais plus, j'en vois encore en cauchemard!) sans sentir de leur part la moindre reconnaissance. Klémentine quant à elle a subit à peu près le même sort mais à ramasser des résidus de défrichage à la fourche. Ah! les repas étaient mémorables certes, mais comme l'ambiance était nocive!!! Ecoeurés par leur attitude arrogante et corrosive, nous avons décidé de nous tirer vite fait, une semaine plus tard. Fatigués physiquement et émotionnellement, nous avons alors pris la meilleure décision du monde... retourner en France, par les Alpes, pour se louer un tout petit gîte rural en Savoie. Repos. Repos. Repos. Vue panoramique (désolé, appareil photo en panne de jus), bouffes bien arrosées, moments intimes en toute quiétude... Le petit village de Bellentre accueille donc présentement les deux voyageurs les plus heureux qu'ils aient peut-être connus! La cloche du petit village sonne à chaque demie-heure, comme pour nous dire: "Est-ce que vous vous rappellez de savourer ce moment si précieux?" Oui, je le confirme. Il nous reste encore une semaine à cet endroit. C'est magique.

29 août 2007

Viva Italia!

C'est avec le coeur serré que nous quittons aujourd'hui cette famille cévenole fort attachante avec qui nous avons passé un mois. Cet après-midi c'est le grand départ pour notre prochaine étape: la Toscane. Nous sentions le besoin de baigner dans une autre culture, d'entendre parler une autre langue (Klémentine pourra pratiquer de nouveau son italien), découvrir de nouveaux paysages. Nous sommes attendus par une communauté vivant au creux d'un volcan depuis longtemps éteint qui était sacré pour les Etrusques et qui est devenu aujourd'hui une réserve naturelle luxuriante. Cette ferme bio, qui offre aussi des stages de yoga à des groupes, se concentre surtout sur une petite production viticole et d'huile d'olive. Un jardin complète le tout. Ils sont végétariens... j'ai donc fait ma cure de sanglier avant de partir et suis maintenant tout à fait prêt à me décrasser!!! Tout près de Sienne et de Florence, je crois que nous aurons la chance des faire des visites magnifiques. Arrivederci!

24 août 2007

A défaut de maringouins...

La France m'offre habituellement le plaisir de pouvoir tranquillement lire un livre sous un arbre ou faire une ballade en forêt sans être dévoré par les foutus moustiques qui me pourrissent l'été au Québec... un petit détail qui me charme beaucoup. Cependant, voici la trouble-fête qui nous hante, ici sur la ferme: la puce. Karine est littéralement mitraillée de morsures. Nos nuits sont sporadiquement écourtées par des sessions de grattages intensifs. A chaque montée à la bergerie ou au poulailler, ces petits êtres embarquent dans nos chaussures pour ainsi nous accompagner affectueusement à journée longue. Elles piquent sans relâche, se cachent dans les draps ou sous le lit le soir venu pour pondre leurs oeufs. Ainsi les puces du clan du lit "des Canadiens" semblent former, générations après générations, leur caractère bien à elles avant de peut-être tenter de mixer leur génétique avec celles du clan de Ségolène ou de Romain (nos voisins de mezzanines)!!! Les attraper nécessite rapidité et ruse. J'ai appris à les noyer plutôt que d'essayer de les écraser... Ce sont vraiment des bêtes pas sympa du tout! Et en plus, on ne les voit pas. Au moins, lorsque nous quitterons la ferme mercredi prochain, celles qui tenteront de nous suivre dans nos chaussettes ou notre sac à dos trouveront le temps long après quelques jours sans animaux (qu'elles préfèrent tout de même en bout du compte... comme c'est difficile de se savoir bouche-trou en plus de se gratter!).

17 août 2007

Depuis que nous sommes arrivés dans les Cévennes, montagnes à la terre souvent ingrate où les caillous règnent, buis et ronces qui se battent pour les rares gouttes de pluie, je comprends mieux pourquoi il n'y a presque uniquement des chèvres que l'on voit paitre. Contrairement aux vaches ou aux moutons, les chèvres mangent presque de tout, des plantes épineuses et sèches aux branches des arbres où elles grimpent parfois de manière acrobatique. Les amener dans les collines est une tâche merveilleuse qui requiert vigilance, instinct et patience. J'adore les observer, déceler leurs différentes personnalités, les voir se délecter aux abords des chemins.

En plus de garder le troupeau, une autre tâche bien agréable nous est assignée: livrer les oeufs dans les petits villages environnants. Conduire la voiture sur les minces routes sinueuses des flans de reliefs escarpés n'est pas naturel pour quiconque s'est habitué à rouler sur les larges chaussées nord-américaines. Combien de fois, chaque jour, lorsque nous croisons une voiture qui dévore follement un virage, je me dis intérieurement (pour ne pas apeurer Klémentine!) "ça ne passera pas!"... mais sans mal. Chaque petit centre de village, café-tabacs et boulangers imbriqués sur des places aux platanes énormes, me surprend par son cachet et son rythme de vie quasi parfait. Je me dis que tout cela me manquera lorsque je serai revenu au pays des longs hivers.

Avec le début de la chasse au sanglier cette semaine et avec la vocation de nos hôtes envers le "règne animal", ni l'un ni l'autre n'avions été exposés à tant de viande de notre vie... disons que nous nous habituons tranquillement à la réalité de cette étape de la vie que nous appelons la mort! Quotidiennement, des cadavres arrivent et repartent, se cuisinent et se consomment (il faut mentionner que Klémentine et moi sommes presque exclusivement végétariens et que nous ne cuisinons jamais de viande à la maison, histoire de ne pas être en contact avec des animaux morts... sans fanatisme cependant). Nous avons appris à plumer et vider une poule (je vous promets un vidéo!). Nous avons assisté à la mise à mort de chevreaux, poules et canards.

Le propriétaire de la ferme est arrivé un soir avec son butin de chasse, une tête de sanglier avec le foie, le coeur ainsi qu'une grosse cuisse (la bête pesait 96 kilos!). Les histoires de battues qu'il nous raconte à table sont impressionnantes, elles me font voir un autre côté d'un "sport" que je méprisais complètement jusqu'à il y a quelque temps. C'est certain que c'est triste, mais si on en mange, il faut accepter ce fait de tuer.


Chaque moment nous est si précieux, si riche en découvertes et en rencontres. Encore aujourd'hui, nous ne savons pas où et ce que nous allons faire en partant d'ici à la fin du mois. Ouverts, il ne peut que nous arriver des merveilles.

04 août 2007

Cela fait presque deux semaines que nous sommes partis et voilà la première fois que je croise de quoi vous donner des nouvelles.
Arrivés en Ardèche, nous avons rapidement rencontré des gens particulièrement gentils et hospitaliers. Ballades dans le creux de volcans depuis longtemps endormis d'où coulent des centaines de sources pures (ah! quelle merveille pour le thé!... Lu Yu lui-même en jubilerait, j'en suis certain!), visites de petit villages médiévaux lovés dans les rochers, beaucoup de temps à pratiquer le "non-agir" évachés sur nos matelas de camping à l'ombre des arbres. L'Ardèche m'a agréablement surpris par la beauté très diversifiée de ses paysages mais surtout par la gentillesse "rustique" de ses habitants.

Ayant senti l'envie de descendre plus au sud, notre périple nous mène maintenant dans les Cévennes dans une petite chèvrerie artisanale où nous comptons passer le mois d'août afin d'apprendre essentiellement à garder les chèvres dans les collines et à fabriquer le fromage à partir de leur lait.

La famille qui nous accueille est très ouverte, nos conversations aux accents chantants sont très riches. Loin des foules de touristes envahissant le Sud de la France l'été, ici c'est la belle vie de la campagne provençale. La maison de pierre entourée d'oliviers, de buis, de chênes verts, est fraîche malgré la chaleur intense du soleil. Les poules et les canards en liberté picossent les chemins. Les cloches des chèvres résonnent dans la colline qu'une ruine de château surplombe.

Nous faisons des confitures d'abricot et de mûres, les figues seront bientôt prêtes. Les odeurs de la nature (et de la ferme!) me rappellent des thés dégustés peu de temps avant mon départ... comme ces thés me manquent!

A bientôt!

16 juillet 2007

Changement de programme

Ces derniers jours furent assez intense pour nous... pour des raisons complexes, les conditions qui nous permettaient de partir en voiture sur les routes nord-américaines se sont évanouies au dernier moment (nous serions déjà en chemin à ce jour). Nous avons alors dû remanier nos esprits surpris afin de trouver une solution. Tout ça nous a bien fait réfléchir sur nos besoins immédiats.

Ce ne fût pas de tout repos pour choisir ce qu'il allait advenir de nous au cours des prochains mois. Un besoin de partir longtemps mais avec l'handicap d'un budget très limité, un désir de découverte mais à pied sur les grandes distances américaines... finie l'époque des traversées à dos de mustang écumant ou en stop avec des fleurs aux cheveux et un pétard aux lèvres... sans voiture, c'est dur. Et, en même temps, un très paradoxal besoin de s'établir, de se poser doucement, déjà, un désir de repos sédentaire venant trahir le sentiment de nomadisme pourtant bien là. Ambivalence. Dilemme.

Eh bien, suite à moult discussions, nous avons décidé de remettre à plus tard notre aventure dans l'Ouest (peut-être avec des bambins à ce moment-là!). Un changement de cap nous dirigeant plutôt pour un périple plus court vers un de mes anciens amours: le sud de la France. Nous partons ce dimanche pour près de trois mois, pour parcourir l'Ardèche, la Provence et le nord de l'Italie à pied sur leurs sentiers GR et en travaillant sporadiquement sur les fermes WWOOF. Un compromis qui sera plaisant, un pèlerinage dans des lieux pittoresques où il fait beau et bon vivre.

Comme on dit: ''y'a rien qu' les fous qui changent pas d'idée!'' À deux jours du départ, je me sens en paix avec cette décision. Avec un peu de chance, si l'été indien le veut bien, je pourrai peut-être voir les dernières feuilles colorées de l'automne québécois avant qu'elles ne tombent.

À bientôt!

11 juillet 2007

Nouvelles recrues


J'ai cru bon, avant de partir au large, de vous faire part de mes découvertes ''sacrifice'' commandées chez Yunnan Sourcing. J'ai tellement apprécié les articles de Michel sur Teajar où il a séparé les bonnes des mauvaises, listant celles qui sont passées au bûcher... Je suis très reconnaissant pour ses recommandations qui m'ont permis d'acquérir des galettes intéressantes pour leur prix. J'ai pensé en faire de même, tenter le coup sur des galettes non-testées par mes semblables de blog... au risque de tomber sur des McPuerh...

De gauche à droite (non, ce n'est pas une carte du Yunnan en arrière-plan...):

2006 Nannuo Mountain Cui Yuan: J'ai vraiment eu du plaisir à le boire, assez plat mais vraiment agréable. Belle clarté, un sucré d'eau d'érable, légèrement boisé. Grandes tiges en quantité qui révèle le pourquoi de son manque de power. Note: 6,5/10

2006 Nannuo Yunnan Tea Research Institute: À la première infusion, une impression de Darjeeling 1st flush, son mordant vert vif et fruité, arrive au nez et en bouche... en moins aromatique cependant. La graine de tournesol prédomine, persistance moyenne (tilleul, pépin de citrouille). Note: 6/10

2005 6FTM Youle: Liqueur puissante, foncée, brumeuse. Belle épaisseur. Boisé (cèdre). Légères notes de fumée. Sévreux. Saveur quelque peu sûre et sucrée (miel de châtaigner). Je crois qu'il possède un bon potentiel de vieillissement. Note: 7,5/10

2006 Spring of Menghai: Miel, abricot, présence végétale bien structurée, fleuri... Excellent! Pour moi qui aime beaucoup les jeunes sheng verts avec beaucoup de relief, j'adore cette galette. Note: 8,5/10

2006 Haiwan Pasha Mountain: Un peu fumé aux premières infusions mais disparaît par la suite. Se révèle ensuite une richesse parfumée, ronde, boisée... Belle complexité et très généreux. Vraiment un plaisir. Note: 8/10

2006 Nan Jian -0613- Zhai Zi Po (je ne le trouve plus sur YS... remarquez, ce n'est pas une grande perte!): Récolte d'automne. Compressé vraiment trop serré. Boisé, fumé, râpeux, manque de complexité... AU BÛCHER! Note: 3/10

Aussi dégusté récemment, d'autres thés que vous connaissez déjà et qui furent décrits sur plusieurs blogs:

Brique Dehong 2005: Tout comme Raphaël, j'ai trouvé les 1ères infusions un peu décevantes, style vieux thé vert fané, mais la suite est délicieusement fruitée et addictive! 8/10

Feng Qing 2003: Fruité, parfumé, équilibré, généreux... On sent les années qui commencent à lui rentrer dedans... Mmmm! 8/10

Mengku bio 2006: Oui c'est vrai qu'il y a un côté de noix mais bof, je ne suis pas si emballé que ça... Peut-être faut-il que je la regoûte. Je l'ai trouvé équilibrée, légèrement sucrée... 7/10

Yong De bio 2006: C'est certainement une bonne galette à acheter en quantité pour boire plus tard vu son prix gentil. Fruité, équilibré, complexe... on sent que c'est un produit conçu avec intégrité qui émane sa qualité. 8/10

Disons que pour les prix, en général, ''on a selon ce que l'on paye''... il faut pas rêver. Je suis tout de même satisfait de tout ce que j'ai acheté et goûté. J'espère que mes petites notes de dégustation pourrons vous servir, et comme le dit Michel, ensemble nous vaincrons... Vous m'en donnerez des nouvelles!

09 juillet 2007

Repos

Petit séjour bien mérité au chalet de la famille à Klémentine au bord d'un beau lac calme... Une étape avant les préparatifs en vue de la grande aventure.



Des paysages magiques, une ambiance particulièrement paisible pour déguster plusieurs thés que je me promettais de goûter depuis bien longtemps. Nous avons même eu la chance de boire du puerh pendant un orage, expérience que je confirme très mémorable! La vue de la véranda du chalet est si belle. Un calme qui fait vraiment du bien...





Retrouver le rythme et les éléments de la nature. Il faisait bon de voir toute cette vie, vibrante mais calme à la fois, se dérouler sous nos yeux. Je ressens beaucoup de gratitude pour la Vie, qui me permet de prendre cette période de repos, de retourner à l'existence que j'aime.








27 juin 2007

Bateau plein sur mer de bois

L'appartement est vidé, il ne reste plus que l'essentiel à la survie: un couteau suisse, des matelas de camping, quelques vêtements, un zhong... Le souvenir des merveilleuses dégustations dans mon ''coin à thé'', maintenant évanoui, n'arrive que partiellement à lui seul à assouvir la soif de mon esprit. Je ne cesserai donc pas, jusqu'au dernier instant dans ce logement, de boire tout mon saoul de thé! Surtout que son futur locataire est apparemment un spécialiste de la bière et de l'hydromel...

21 juin 2007

Farewell cher Camellia


Mardi était ma dernière journée de travail pour la maison de thé Camellia Sinensis avant notre départ imminent de Montréal. Une certaine nostalgie s'est alors emparé de moi à l'idée de quitter ces gens merveilleux, collègues comme clients, que j'ai côtoyé pendant ces deux dernières années dans le monde du thé à Montréal. Je tiens au passage à les remercier pour leur amitié et leur présence, ils ne quitteront jamais mon coeur jusqu'à ce qu'on se retrouve.


À l'aube de notre aventure pour l'ouest canadien et américain (et puis peut-être l'Asie à partir de là...), les boites de carton règnent en maîtres dans l'appartement. Le ''coin thé'' est tout de même fonctionnel, j'espère jusqu'à la toute fin.


J'ai bien sûr fait des petits achats de thé qui nous accompagnerons au cours de notre virée, des wulongs surtout et des verts chinois qui viendront se joindre à deux galettes de puerh qui ne sont toujours pas choisies... probablement pas des ''nobles'' car les conditions de voyages seront difficiles mais cela sera une expérience intéressante (j'en profiterai pour faire un test: je garderai des galettes identiques, conservées bien confortablement chez mes beaux-parents, pour les comparer à mon retour...).

Un zhong, un thermos et ce bocal-thermos que mon amie Julie m'a gentiment offert à son retour de Chine (pour boire du thé et non pas pour le déguster, on s'entend...) seront mes seuls outils.

Comme nous prévoyons travailler là-bas sur les fermes bio (réseau WWOOF, voir liens), ce bocal ''à la chinoise'' sera parfait pour nous crinquer au thé dans les jardins. Ah! comme je suis impatient de retrouver la campagne et son rythme naturel! Les images de Lionel et Bejita auront bientôt fini de me faire baver d'envie!

18 juin 2007

Mc Menghai


Si au moins la qualité suivait la hausse des prix du Puerh! Nous sommes dans l'ère du Fast Food des galettes... De plus en plus de factories s'arrachent le peu de maocha qui reste, le coupent avec du thé de plantation... 100% pur boeuf burger? 100% Pure Banzhang Puerh? Mmmm... Me semble pas mal la même chose! Est-ce qu'on va se laisser vendre de la merde à prix fous?!? Non à la malbouffe!

Je suggère qu'on essaye de faire vieillir un BigMac à un taux d'humidité et température contrôlé, dans une boîte qui respire bien... Que le Saint du Zhong m'entende!!! Je maudis les profiteurs (qui aiment l'argent et non le thé)!!!



30 mai 2007

Nouveaux puerhs

J'ai fait de très belles découvertes ces derniers jours. Les boîtes contenant les différents puerhs que Kevin et Jasmin ont achetés au Yunnan furent enfin ouvertes et les thés classés. Nous avons bien sûr préparé une dégustation comparative, des thés plus artisanaux jusqu'à ceux issus de firmes plus industrielles. Quelques shou mais surtout des sheng. Ils sont tous délicieux, tous très différents les uns des autres. Je mentionne en avant-première (comme ils ne sont pas encore en vente au moment où j'écris ce post) certaines qui ont su particulièrement toucher mon coeur: la Banzhang 2006, la Mengla et la Xiangming 2006 ainsi que l'inusité Naku 2002, confectionné en compressant et laissant fermenter les feuilles de thé dans la tige d'une variété de bambou aromatique.

Outre ces thés qui seront en vente, un petit producteur passionné a remis à mes collègues un coffret contenant des briques de puerh des 6 montagnes traditionnelles (Yibang, Youle, Mansa, Manzhuan, Geden, Mangzhi) afin que l'on puisse faire la distinction de chaque crus. Il fut très intéressant de comparer, à armes égales, ces différentes montagnes. Certaines m'ont frappé par leur caractère aromatique plus vif et persistant comme celles de Youle, Yibang et Manzhuan ou les notes très fruitées et doucereuses de la Mansa. Il est rare de goûter à des galettes entièrement constituées d'un seul ingrédient provenant à 100% d'un même endroit. Sans être plus mal pour autant, les blends semblent avoir l'avantage de créer un équilibre, donner du relief ou faire en sorte qu'un matériel végétal plus racé et apte à la conservation vienne supporter un autre très aromatique mais léger, etc. Mais comme je peux le comprendre, après l'excès de production de faux puerhs, de galettes ''Pure Banzhang Leaf'' avec seulement ses 10% de vraies feuilles et le reste dont on ne sait d'où, la réaction inverse risque de tendre vers un excessivement onéreux ''Single Estate'', pour consommateurs écoeurés des déboires du marché du faux. Je souhaite que les producteurs auront l'intelligence (et les moyens) de simplement mettre leur énergie à nous offrir des blends de qualité, sans tomber dans le piège du marketing.

Et puis tant pis, moi aussi je viens me joindre au club des ''blacks blogs''!!! ;)

22 mai 2007

Mansa Shan Bing Cha 2002

Au Québec, lorsque passe l'automne et que toutes les feuilles des grands arbres viennent à tomber après leurs coloris resplendissants, les enfants s'amusent à jouer dans les grands tas de ces dernières que ratissent leurs parents. Des souvenirs précieux où les odeurs sont encore bien présentes en moi.

La galette Mansa 2002 de Tao of Tea est issue d'une récolte automnale aux feuilles énormes. Simplement à sa vue, on a l'impression d'être dans un sous-bois. Pas de bourgeons, presque pas de tiges, uniquement de grandes feuilles bien épaisses. Un parfum délicat, sans aucune trace de fumée ni d'amertume, tout en douceur, émane autant de ses feuilles sèches que humidifiées. Elle offre ses arômes et saveurs de riz brun sucré et de tilleul dans une liqueur dorée, limpide et rafraichissante. Sa texture légèrement grasse évoque le miel d'automne (verge d'or) qui coule dans la gorge après en avoir englouti une cuillère. Une sensation légèrement camphrée a doucement ouvert mes voies respiratoires.
Une expérience toute en douceur, sans relief de montagne-russe. Une galette vraiment belle pour son type, parfaite lorsqu'on a particulièrement envie d'une tasse délicate, sucrée et ensoleillée. Le paquet indique que ce produit a été conçu pour bien vieillir, j'en doute quelque peu... Reste que je suis bien curieux de voir ces grandes feuilles foncer avec le temps, comme si elles devenaient graduellement comme le terreau sous les arbres de mon enfance.

19 mai 2007

Zhong un jour, zhong toujours

Le zhong me fascinera toujours par son efficacité à faire ressortir les détails d'une infusion, ses reliefs, ses vérités... D'une manière si directe il transmet l'essence même, sans plus ni moins, qualités comme défauts.

Ce matin j'ai fait plus de 15 infusions de cette galette sheng de 2000 (? numéro ou fabrique?) de la M3T que nous distribuons au Camellia. J'avais parfois l'impression de boire un Zheng Shan Xiao Zhong tant la fumée était présente, un côté boisé et rond, moelleux et légèrement sucré. Après déjà quelques tasses je sentais des mouvements (énergétiques?) derrière ma tête puis sur le dessus du crâne. Si certains d'entre vous reconnaissent ce phénomène n'hésitez pas à me rassurer, j'ai parfois l'impression que je suis le seul qui ressens de pareilles sensations au cours de mes dégustations de puerh crus!

J'apprécie aussi énormément le fait de reprendre un puerh laissé la veille ou l'avant-veille dans le zhong, un petit rinçage qui vient réchauffer les feuilles et l'instrument et hop! c'est reparti! C'est tellement économique et fascinant à quel point le thé aura changé, maturé en quelque sorte (je pratique aussi cette méthode avec les wulongs vieillis). Ce zhong taïwannais en céramique émaillée prépare spécialement bien les puerhs, leur donnant une rondeur tout en préservant l'intégrité de leurs arômes.

Je ressens aujourd'hui une énorme gratitude envers toutes les personnes qui, générations après générations, ont participé au destin du thé et des humains qui s'en inspirent. Je les remercie de tout mon coeur...

Je lève ma tasse aux amoureux du thé d'hier, d'aujourd'hui et de demain!

15 mai 2007

Flower Power

Dans un de ses articles précédents, Bejita nous faisait part de diverses découvertes dans une de ses galettes de Puerh: bourgeons, cheveux, fibre plastique, etc... J'ai déjà été témoin d'une infusion de Puerh 1992 (sans nommer directement la source...) en grande théière où flottait un mégot de cigarette bien oxydé!

Mon ami Jonathan de ''The Tao of Tea'' m'a offert une jolie galette constituée exclusivement de fleurs de théiers. Elle pèse joliement ses 100g, ses parfums évoquant l'hibiscus et la bière. Produite par la Lan Cang Tea Plantation, elle est certifiée biologique. Son infusion est agréable, c'est une tisane fort sympatique, sucrée et goûteuse (encore l'hibiscus). Il faut surtout l'aborder comme une curiosité pour les amoureux du thé. Pour finir, il ne faut pas croire que ces petites fleurs du Yunnan sont sans caféine: sans être spécialement sensible à cet alcaloïde, j'ai été surpris par son effet stimulant.

11 mai 2007

Nouvelle ''très'' petite amie

Je voulais simplement vous présenter ma nouvelle conquête amoureuse. Non pas que je profite que la belle Klémentine soit en Italie, afin de suivre des cours de dessin, pour la tromper avec une autre... Pourtant, depuis que Xishi a débarqué, elle et moi ne cessons de flirter... Nous sommes d'un amour vraiment ''in-fusionnel''. Elle est remarquable. Sa peau de pêche luisante me fait trembler, elle m'offre des bouquets (d'arômes!) sans fin, elle rougit facilement... Tous les petits détails qu'un homme rose comme moi apprécie. Pour ma part, en échange, je la caresse, je l'abreuve, je la nourris... J'espère que la lune de miel durera et que notre vie sera remplie d'infusions merveilleuses.

10 mai 2007

Shincha... Kanpai!

Aujourd'hui, bienheureux sont les amoureux de thés japonais... Le shincha de Shizuoka explose de ses arômes! Toute la campagne nippone dans une tasse (y compris probablement une dose de fertilisant chimique). Un vrai ''nutella vert'': chlorophylle+noisette+chocolat= shincha! À infuser très costaud. Mmmm!

08 mai 2007

Anji Bai Cha


Malgré mes récentes incursions effrénées dans le monde du puerh, je goûte volontiers les sublimes délicatesses des thés verts de Chine afin de célébrer la fraîcheur des nouveaux arrivages printaniers.

Le Anji Bai Cha est ce type de thé qui, je trouve, nécessite beaucoup de calme et d'espace pour le déguster. Ce matin, parmi les rayons de soleil filtrés par les rideaux de ma chambre à coucher, le début de l'été aux bourrasques chaudes m'a appelé à travers ce thé... l'ambiance était parfaite pour le rencontrer.

Provenant des montagnes adjacentes au village de Anji au nord de la région du Zhejiang, le Anji Bai Cha est cultivé à une altitude d'environ 500 mètres. Certains croient qu'il est issu d'un croisement entre le théier de Long Jing et une variété de théier à thé blanc. Toujours est-il que je lui trouve assurément des similitudes avec ces deux derniers types de thé, ce qui me permet de croire à cette possibilité.

Ses grandes aiguilles, bourgeon et première feuille uniquement, rappellent les aiguilles de pin. Des parfums intenses de fleurs cuisant sous le soleil de midi, de la sueur doucereuse de notre bien-aimée au cours d'une marche en montagne et même de démarcation territoriale du chat de la voisine, émanent de ses feuilles sèches d'un beau vert émeraude. Il y a quelque chose de très suave et poignant dans leurs arômes. Pas beaucoup de mystères s'annoncent, quelque chose de simple mais fatalement attirant.


La liqueur est pâle, beige à jaune très clair. Des arômes de noix fraîches, de fleurs timides et de chair de volaille viennent d'abord s'introduire. Dès la première gorgée, c'est la texture qui surprend: soutenue par des notes de gras de peau de volaille et de tournesol, l'impression qu'offre cette liqueur grasse persiste pour les trois premières infusions. Le pois vert, le cajou, la graine de lin et l'asperge blanche viennent nous rappeler que c'est bien un thé que l'on boit et non du jus de poulet... D'une bonne persistance en bouche, ces arômes subtils viendront tout de même qu'à s'évanouir de même que l'épaisseur oléagineuse au courant des infusions successives, pour laisser place à une liqueur douceâtre, gracieusement chlorophyllée, à la légère amertume du cacao.

Les feuilles, une fois infusées, ont la beauté même du printemps. On dirait que les cueilleuses viendrait tout juste de les récolter directement du jardin le matin même.

Ce thé est d'une finesse suave. Il nécessite presque de le boire à jeun. Ses notes grasses et parfumées à la fois lui donnent un aspect gracieux et réconfortant. Je lui ai trouvé quelque chose de très amical (la sueur de ma chérie ou le pipi de minet peut-être!). Il se révèle, se donne puis se fatigue assez rapidement. Très délicat, ce n'est pas le type de thé que je déguste régulièrement, mais il est un de ces thés dont on se rappelle longtemps une fois en avoir bu.