29 août 2007

Viva Italia!

C'est avec le coeur serré que nous quittons aujourd'hui cette famille cévenole fort attachante avec qui nous avons passé un mois. Cet après-midi c'est le grand départ pour notre prochaine étape: la Toscane. Nous sentions le besoin de baigner dans une autre culture, d'entendre parler une autre langue (Klémentine pourra pratiquer de nouveau son italien), découvrir de nouveaux paysages. Nous sommes attendus par une communauté vivant au creux d'un volcan depuis longtemps éteint qui était sacré pour les Etrusques et qui est devenu aujourd'hui une réserve naturelle luxuriante. Cette ferme bio, qui offre aussi des stages de yoga à des groupes, se concentre surtout sur une petite production viticole et d'huile d'olive. Un jardin complète le tout. Ils sont végétariens... j'ai donc fait ma cure de sanglier avant de partir et suis maintenant tout à fait prêt à me décrasser!!! Tout près de Sienne et de Florence, je crois que nous aurons la chance des faire des visites magnifiques. Arrivederci!

24 août 2007

A défaut de maringouins...

La France m'offre habituellement le plaisir de pouvoir tranquillement lire un livre sous un arbre ou faire une ballade en forêt sans être dévoré par les foutus moustiques qui me pourrissent l'été au Québec... un petit détail qui me charme beaucoup. Cependant, voici la trouble-fête qui nous hante, ici sur la ferme: la puce. Karine est littéralement mitraillée de morsures. Nos nuits sont sporadiquement écourtées par des sessions de grattages intensifs. A chaque montée à la bergerie ou au poulailler, ces petits êtres embarquent dans nos chaussures pour ainsi nous accompagner affectueusement à journée longue. Elles piquent sans relâche, se cachent dans les draps ou sous le lit le soir venu pour pondre leurs oeufs. Ainsi les puces du clan du lit "des Canadiens" semblent former, générations après générations, leur caractère bien à elles avant de peut-être tenter de mixer leur génétique avec celles du clan de Ségolène ou de Romain (nos voisins de mezzanines)!!! Les attraper nécessite rapidité et ruse. J'ai appris à les noyer plutôt que d'essayer de les écraser... Ce sont vraiment des bêtes pas sympa du tout! Et en plus, on ne les voit pas. Au moins, lorsque nous quitterons la ferme mercredi prochain, celles qui tenteront de nous suivre dans nos chaussettes ou notre sac à dos trouveront le temps long après quelques jours sans animaux (qu'elles préfèrent tout de même en bout du compte... comme c'est difficile de se savoir bouche-trou en plus de se gratter!).

17 août 2007

Depuis que nous sommes arrivés dans les Cévennes, montagnes à la terre souvent ingrate où les caillous règnent, buis et ronces qui se battent pour les rares gouttes de pluie, je comprends mieux pourquoi il n'y a presque uniquement des chèvres que l'on voit paitre. Contrairement aux vaches ou aux moutons, les chèvres mangent presque de tout, des plantes épineuses et sèches aux branches des arbres où elles grimpent parfois de manière acrobatique. Les amener dans les collines est une tâche merveilleuse qui requiert vigilance, instinct et patience. J'adore les observer, déceler leurs différentes personnalités, les voir se délecter aux abords des chemins.

En plus de garder le troupeau, une autre tâche bien agréable nous est assignée: livrer les oeufs dans les petits villages environnants. Conduire la voiture sur les minces routes sinueuses des flans de reliefs escarpés n'est pas naturel pour quiconque s'est habitué à rouler sur les larges chaussées nord-américaines. Combien de fois, chaque jour, lorsque nous croisons une voiture qui dévore follement un virage, je me dis intérieurement (pour ne pas apeurer Klémentine!) "ça ne passera pas!"... mais sans mal. Chaque petit centre de village, café-tabacs et boulangers imbriqués sur des places aux platanes énormes, me surprend par son cachet et son rythme de vie quasi parfait. Je me dis que tout cela me manquera lorsque je serai revenu au pays des longs hivers.

Avec le début de la chasse au sanglier cette semaine et avec la vocation de nos hôtes envers le "règne animal", ni l'un ni l'autre n'avions été exposés à tant de viande de notre vie... disons que nous nous habituons tranquillement à la réalité de cette étape de la vie que nous appelons la mort! Quotidiennement, des cadavres arrivent et repartent, se cuisinent et se consomment (il faut mentionner que Klémentine et moi sommes presque exclusivement végétariens et que nous ne cuisinons jamais de viande à la maison, histoire de ne pas être en contact avec des animaux morts... sans fanatisme cependant). Nous avons appris à plumer et vider une poule (je vous promets un vidéo!). Nous avons assisté à la mise à mort de chevreaux, poules et canards.

Le propriétaire de la ferme est arrivé un soir avec son butin de chasse, une tête de sanglier avec le foie, le coeur ainsi qu'une grosse cuisse (la bête pesait 96 kilos!). Les histoires de battues qu'il nous raconte à table sont impressionnantes, elles me font voir un autre côté d'un "sport" que je méprisais complètement jusqu'à il y a quelque temps. C'est certain que c'est triste, mais si on en mange, il faut accepter ce fait de tuer.


Chaque moment nous est si précieux, si riche en découvertes et en rencontres. Encore aujourd'hui, nous ne savons pas où et ce que nous allons faire en partant d'ici à la fin du mois. Ouverts, il ne peut que nous arriver des merveilles.

04 août 2007

Cela fait presque deux semaines que nous sommes partis et voilà la première fois que je croise de quoi vous donner des nouvelles.
Arrivés en Ardèche, nous avons rapidement rencontré des gens particulièrement gentils et hospitaliers. Ballades dans le creux de volcans depuis longtemps endormis d'où coulent des centaines de sources pures (ah! quelle merveille pour le thé!... Lu Yu lui-même en jubilerait, j'en suis certain!), visites de petit villages médiévaux lovés dans les rochers, beaucoup de temps à pratiquer le "non-agir" évachés sur nos matelas de camping à l'ombre des arbres. L'Ardèche m'a agréablement surpris par la beauté très diversifiée de ses paysages mais surtout par la gentillesse "rustique" de ses habitants.

Ayant senti l'envie de descendre plus au sud, notre périple nous mène maintenant dans les Cévennes dans une petite chèvrerie artisanale où nous comptons passer le mois d'août afin d'apprendre essentiellement à garder les chèvres dans les collines et à fabriquer le fromage à partir de leur lait.

La famille qui nous accueille est très ouverte, nos conversations aux accents chantants sont très riches. Loin des foules de touristes envahissant le Sud de la France l'été, ici c'est la belle vie de la campagne provençale. La maison de pierre entourée d'oliviers, de buis, de chênes verts, est fraîche malgré la chaleur intense du soleil. Les poules et les canards en liberté picossent les chemins. Les cloches des chèvres résonnent dans la colline qu'une ruine de château surplombe.

Nous faisons des confitures d'abricot et de mûres, les figues seront bientôt prêtes. Les odeurs de la nature (et de la ferme!) me rappellent des thés dégustés peu de temps avant mon départ... comme ces thés me manquent!

A bientôt!