28 avril 2007

Une lecture passionnante...


Je ne sais pas si vous avez connaissance de ce magazine taïwannais, The Art of Tea, nouvellement publié en anglais... Je le dévore à la vitesse de l'éclair tant il est passionnant... Complètement ''stone'' sur un Pu-erh jeune (2004 de la M3T) qui me donne une énergie inépuisable, je découvre des articles sur le marché vertigineux des galettes de Pu-erhs, des conditions de culture des thés de rochers de Wuyi, de la méthode de percevoir le Qi dans la dégustation, de l'art de mélanger les terres de potier, etc... Hugo, un de mes patrons, a commandé ces magazines chez Hou De Asian Art que vous connaissez peut-être. Il y a aussi trouvé un bouquin superbe qui catalogue les Pu-erhs disponibles sur le marché.

Je commence seulement à comprendre le fervent intérêt que prêtent certaines personnes à ces thés en galettes. J'avais déjà grandement apprécié dans le passé des dégustations de Pu-Erhs mais je n'avais pas autant perçu l'étendue des possibilités que nous offre cette famille de thé ainsi que leur richesse. Je ne suis pas encore bien connaissant à leur sujet mais, à l'envoûtement que je vis en cet instant même (les nouveaux Darjeeling tout frais qui me font signe n'arrivent même pas à me tenter!), je crois que la secte ''puehriste'' a fait un nouveau disciple!

Kevin et Jasmin (deux autres de mes patrons) sont allés au Yunnan pour la première fois ce printemps pour aller chercher leur cargaison de Pu-erhs qui orneront les tablettes du nouveau local ''à vieillir'' du Camellia Sinensis. Là-bas, ils ont rapidement constaté que la jungle de la surenchère et de la falsification était de mise. Les grosses entreprises (taïwannaises entre autre) se ravissent le gros de la production, rendant les petits producteurs artisanaux quasi inexistants ou déjà vidés de leurs stocks. Les thés plus jeunes (2005 et 2006) furent sélectionnés plutôt que des plus vieux, rares et aux prix exorbitants.

C'est fou de voir, comme le disait Jason Fasi de Puerh Tea Community, qu'ayant presque uniquement des Pu-Erhs jeunes en Occident (les plus vieux sont cachés pour sûrement nous les revendre bientôt $++), les asiatiques n'en reviennent pas de nous voir boire ça, comme si nous buvions toutes nos cuves de vin nouveau avant même qu'il n'ait pu se développer... Je ne peux pas croire que l'on n'arrivera pas à les faire vieillir ici en Occident, et s'ils ont été bien choisis et bien entreposés, nous aurons des merveilles dans quelques décennies... la vie passe si vite si on y pense, ce n'est pas si loin que ça! Et puis, il faut penser à nos petits-enfants qui auront la chance de s'envoûter du produit de notre patience.

J'imagine que l'étourdissement créé par ce ''monde des galettes'' qui m'est inconnu et qui s'ouvre à moi passera à force d'en boire, d'en acheter (et de me faire rouler plusieurs fois!) et d'en discuter avec vous (quelle chance de connaître tant de blogueurs sous le charme de ce type de thé!). Pour l'instant, dans toute l'innocence de la nouveauté, je délecte et savoure simplement ce vif liquide aromatique qui coule dans mes veines.



25 avril 2007

Fraîcheur

photo par GafferBee, Creative Commons

Mmmmm. Comme ça fait du bien de boire du thé vert frais. Il n'y a pas à dire, voilà révélé en quelques passages en bouche le pourquoi de l'importance de la fraicheur du thé. Raphaël sur Blackteapot parlait il y a de cela quelques jours du thé au cours des saisons. Le printemps a toujours été ma saison préférée, mais là, devant ma tasse de Long Jing Meijiawu aux notes de châtaignes fraiches, de maïs doux, de noisettes légèrement grillées, à l'amertume délicate du chocolat noir pur et à la finale fleurie (la tasse vide dégage les parfums fleuris de Si Ji Chun et de fraises), je suis complètement fou amoureux de cette saison. Je me sens comme un oiseau, léger et libre. Vive l'impermanence, celle-là même qui fait vieillir le thé et qui rend mornes et fades ses arômes avec le temps qui passe est celle aussi qui fait revenir le printemps et permet ses nouvelles pousses! C'est là toute la beauté du thé: mis à part certains Pu-erhs, on ne peut amasser le thé, s'en faire une collection fantastique et se complaire à l'idée de le posséder... il faut s'en procurer un peu à la fois seulement, le savourer pleinement et puis le laisser partir comme un rêve...
Jardins à Meijiawu, Hangzhou
photo par Dadiolli, Creative Commons

Le Zhong Nomade, le retour


Est-ce l'arrivée du Long Jing tout frais qui m'a convaincu de recommencer à écrire sur ce blogue que j'avais suicidé impitoyablement au cours de l'hiver? J'avais définitivement besoin d'une pause et, en quelque sorte, ai participé à une expérience intéressante de ''détachement'' face à cette extension virtuelle d'une facette de moi-même... Je suis désolé d'avoir déçu quiconque venait s'abreuver régulièrement à ce site et qui s'est buté soudainement un jour sur une porte web fermée. Je sens que cette décision était nécessaire pour moi. En espérant que vous reviendrez visiter Le Zhong Nomade souvent.

Je sens que je pourrai aborder ce ressuscité avec une approche beaucoup plus ouverte, moins informative peut-être (parce que mon travail consistant à conseiller les thés à journée longue...) mais plus plaisante au fil des dégustations et découvertes. Le pur plaisir de partager une passion pour le thé et pour la Vie.

Et comme je compte quitter Montréal cet été avec mon amoureuse pour un long périple nomade, c'est ici que je pourrai échanger mes trouvailles et mes impressions au fil du voyage. Car je prévois boire et faire boire du thé partout où j'irai... mon zhong ne me quittera jamais.

Au plaisir de vous lire et de reprendre contact avec vous.