02 juillet 2008

Impressions de voyage (3ème partie)


La saveur d'un fukamushi commence à m'enivrer en vous écrivant cette première phrase. La couleur émeraude de son infusion est brillante. Ses arômes enveloppants de légumes verts (bette, mâche, haricot vert...) sont délicats mais arrivent jusqu'à mes naseaux encore endormis. Décidément, ce ne sont pas des impressions que j'ai pu associer à mon voyage au Japon; mis à part les dégustations comparatives chez les producteurs, je n'ai carrément pas eu la chance d'en boire une seule tasse... Ah oui, une seule fois... à Nara, une tasse de hojicha dans une boutique de céramiques hallucinantes, juste avant ma rencontre avec Hiroko...

C'est impressionnant à quel point plusieurs femmes japonaises sont belles. La proportion me rappelle celle des Québécoises. À chacun de mes retours au pays, après avoir voyagé dans plusieurs contrées, je suis surpris de voir à quel point la proportion des femmes québécoises spécialement ravissantes est élevée. Au Japon, j'ai été agréablement touché par ce même état des choses. Hiroko n'en fait d'ailleurs pas moins partie de ce groupe (vous pouvez juger par vous même sur la photo, son minois se trouvant sur ma gauche). Simple, distinguée, détendue (en apparence...). Ne parlant qu'à peine l'anglais, Pierre nous servant d'interprète, elle m'a été présentée comme étant une étudiante en aromathérapie et en massage thérapeutique, fan inconditionnelle du café, de la campagne et des bons restaurants. Pierre m'avait dit: "Les Japonais ne sont pas fonceux (activement séducteurs...), même si tu es du type timide, tu peux pas faire pire qu'eux! En tant que Gaijin, la partie est presque gagnée d'avance. Reste simplement toi-même et détends toi". Après un copieux repas arrosé de saké et une tournée de champagne dans un petit bistro très sympa, notre échange, compliqué vu la barrière de la langue, était tout de même très intéressant. En tant que Québécois naturel du type "bon gars", je n'ai bien sûr rien brusqué... Comment aurais-je pu, ne pouvant rien interpréter de ce que ma galante pensait: les Japonaises sont d'une discrétion impénétrable. Tout ce que j'apprenais du reste de la soirée provenait de Pierre qui me racontait les maigres détails filtrés par sa fiancée à qui Hiroko se confiait uniquement. Une attirance était à lire dans tout ça. Une bise (c'était déjà beaucoup apparemment pour une nippone n'ayant jamais passé de temps avec un étranger auparavant!) est venu clore la soirée fort agréable. 

Plus tard, à la fin du séjour sur l'archipel, je passai un après-midi entier avec Hiroko, seuls tous les deux avec notre handicap linguistique pallié d'un dictionnaire "english-japanese". Un moment magique passé en sa compagnie, sur la terrasse d'un superbe petit café d'un parc d'Osaka, elle à lire ses notes en préparation à un examen d'aromathérapie, moi à lire "Le Parfum" de Suskind. Dans un silence complice, les mots nous manquant (vous savez pourquoi...), le Soleil nous baignait d'entre les branches d'arbres en fleur. Les rosiers et les pivoines embaumaient, les effluves du café (quelle surprise!) montaient de nos tasses, le sol tiède sentait bon la terre grasse... tout cela venait me rappeler pourquoi je lisais ce livre et pourquoi j'étais là. Entre les quelques phrases presque artificielles que nous échangions, le silence était bon. Une douce balade dans les avenues du parc et de la grande ville puis vint le temps des adieux, des moments qui ressemblent à ceux dans les films qui finissent en nous laissant une sensation d'incomplétude, d'ouverture éthérée presque inconfortable: le quai de la gare. La possibilité de commencer quelque chose qui demanderait beaucoup d'effort, de temps et de distance phénoménale en ne sachant même pas vraiment à qui j'ai affaire (quoique même mariés pendant plusieurs décennies, certains ne semblent parfois même pas connaître celui ou celle dormant à leurs côtés, m'a-t-on dit...) mis à part la sensation d'être avec une séduisante complice. Je n'ai pas laissé le Japon prendre mon coeur.

Je reviendrai au thé dès le prochain article, je vous le promet... J'en ai fini de ma petite digression de charmes. Le voyage est pour moi plus une histoire de gens que de choses vues ou faites. Sans ces moments, mon séjour en aurait été moins profond, moins riche. Maintenant installé dans ma nouvelle chambre où je viens d'aménager avec trois merveilleux colocataires buveurs de thé, -que je sais avoir la chance de vous présenter dans un futur proche-, la candeur de vivre m'habite d'autant plus que je me trouve si chanceux d'être là... une tasse de sencha à mes côtés!

11 commentaires:

Raphael a dit…

"J'en ai fini de ma petite digression de charmes. "

Ohhh mais ce n'est pas pour nous déplaire... faut surtout pas te géner...

Sinon, je suis rassuré de lire dans tes lignes que les québécoises sont jolies, j'avais moi-même un a priori favorable...

Quant au pays où les hommes ne sont pas séducteurs et où l'on tombe sur de jolies masseuses thérapeutiques (ou pas) en pleine quête du thé... faudrait songer à arrêter de nous provoquer en pleine saison des amours, non ?!?

Sacha a dit…

-->"faudrait songer à arrêter de nous provoquer en pleine saison des amours":

Je suis désolé... tu as raison... Mais saches que je me provoque moi-même en remuant ce sujet, une nostalgie mélangée à un certain masochisme cuit à petit feu sur l'assurance d'y retourner un jour prochain.

Sinon, histoire de contenter un espoir que les Japonais continueront de nous les laisser, voici un petit lien que vous pouvez aller voir:

http://fr.youtube.com/watch?v=HGfaQCY_bo4

Anonyme a dit…

C'est aussi une constante de mes voyages de comparer le "ratio" de femmes particulièrement agréables a regarder avec celui de mon Québec natal. En fait.. c'est surtout instinctif. A date, le pays détenant ma palme d'or demeure la Hongrie. Maux de cous garantis. Le Japon me laisse toutefois rêveur...

Ton séjour a semblé incroyable Sacha, digère le bien.

au plaisir,

Gee Hesse

Raphael a dit…

On leur laisse le latex...

C'est un peu trivial comme discussion mais toujours amusant.

Puisque vous êtes dans la cartographie du charme, je vous invite à jeter un oeil attentif à la Scandinavie qui n'est pas exactement en reste...

En revanche, j'ai toujours trouvé surfaite la réputation de la France au risque de soulever un vent de révolte.

Michel a dit…

Bon je vais pas vous parler des Anglaises mais la mienne est bien l'exception!

C'est très touchant cette 'complicité' sacha.
ces moment de vie partagés en fleurts ethérés donne un certain 'je ne sais quoi' au vécu du moment présent.

Sacha a dit…

Tout à fait Michel, un silence rempli de l'essentiel de ce que nous sommes vraiment au delà des mots. Ça peut nous être offert en nous taisant ou simplement parce que aucune autre possibilité nous est offerte. Alors là, seulement à cet instant, l'ouverture se fait et on s'imbibe du tout, que ça soit avec une jolie demoiselle ou une tasse d'un thé sublime.

Guillaume a dit…

Bel article, très plaisant à lire. Je me retrouve totalement dans l'idée que tu as du voyage: une histoire de gens et de rencontres.
Ayant rencontré quelques québécoises récemment, mon avis est un peu différent. Disons que j'ai rencontré des filles d'un charme et d'une beauté de dingue mais aussi des formes moins conventionnelles...Enfin, je pense que tu as une vue plus juste que moi vu que tu y habites!
Je connais quelqu'un qui avait pris le pass illimité pour faire tous les pays européen en train. D'après lui le pays le plus charmant à ce niveau là est la Roumanie! Que des top-models aux formes parfaite!

Sacha a dit…

Salut Guillaume,

En passant, si jamais tu veux un couch pour ton zhong, tu es le bienvenu! D'ailleurs j'ai deux couchsurfeuses japonaises qui doivent arriver d'ici quelques heures...

Les "formes moins conventionnelles" du temps de Renoir sont pourtant maintenant celles qui sont "parfaites" aux top-models... Comme quoi les temps et les goûts changent. Rien n'y échappe: les Pu erh qui rebutaient les Chinois parce qu'ils étaient "sales et douteux" sont pourtant devenus des trésors inestimables pour les fins connaisseurs...

Je crois que toute population est composée de sa part de "surprises corporelles et mentales", flagrant contraste parmi la meute quasi-homogène. Si tout était bleu, on ne saurait pas que le bleu existe. La Stroumphette est vraiment hot parce qu'elle est la seule. Or c'est vrai qu'à Montréal, à Shizuoka (particulièrement...) et en Europe de l'Est on se casse le coup à tout moment. La vie est bien faite.

Raphael a dit…

"en Europe de l'Est on se casse le coup à tout moment"

Je reviens de Prague.
Ville sympa :o)

tieguanyin a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
tieguanyin a dit…

Hello Sasha,

Au cas ou tu recoltes encores des infos sur les japonaises ;)!

A bientot,

Alex

http://news.yahoo.com/s/nm/20080806/lf_nm_life/japan_longevity_dc